Lors de mes consultations, il est très fréquent pour moi de procéder à un avertissement : Attention, les arcanes inversés ne sont pas nécessairement négatifs et le contraire est également vrai. Tout comme certains arcanes ne parlent pas forcément d’horreur ou de décès. Dans un tirage, ne vous fiez jamais aux apparences. 

Le tarot. Cet outil fantastique à la réputation double. Cette double réputation vient à mon sens, d’une réelle méconnaissance du tarot. Il y a une incompréhension de ses arcanes, et bon nombre ont la mauvaise habitude de mettre trop en avant uniquement certains aspects des arcanes lourds, en oubliant de parler de leur symbolique profonde, qui justement, les rend plus supportables, parce que cette symbolique complète approfondi justement, explique, cet aspect drastique. 

Je ne vais pas vous parler de tous les arcanes dans cet article là, ce serait bien trop long. Je vais vous parler de 3 arcanes. Ils sont vus comme faisant partis des arcanes les plus problématiques du tarot, mais ce sont pourtant mes préférés, car complexes et profonds, porteurs d’un message pouvant réellement mener le consultant au meilleur de lui-même. Et c’est là, le but de la divination.

La divination n’est pour moi, pas que le fait de prédire. Bien entendu, prédire, répondre aux questions, est une chose à faire lorsqu’on fait mon métier. Il serait à mon sens, bien trop facile de ne faire que de la guidance floue et donc de renvoyer systématiquement le consultant à ses propres choix sans rien lui dire, ne prenant donc pas de responsabilités. 
Cependant, s’il faut donner les réponses aux questions, le tarot est selon moi, conçu pour répondre certes, mais pour guider aussi. Prétendre le contraire serait, à mon sens, ne pas avoir compris l’essence même du tarot.

Lorsqu’on étudie les différentes significations des arcanes, qu’on se plonge dans le symbolisme, il serait idiot de prétendre que la guidance n’a guère de place, que la spiritualité est absente. Le tarot est donc, selon moi, un véritable instrument d’évolution.

J’ai écrit un article  où il est davantage question de guidance et de prédiction.

Pour vous parler des arcanes, j’ai utilisé mon Tarot de Marseille. Lorsqu’il s’agit d’expliquer quelque chose au sujet des lames, je préfère prendre celui-ci, ou le Rider Waite.

Le Tarot de Marseille.
Tarot de Marseille – Kris Hadar

L’arcane Le Pendu

Le Pendu est un arcane qui fait justement partie de ceux qui sont plus facile à vivre à l’envers qu’à l’endroit. Certain seront effrayés par son nom, par le schéma même de la pendaison.

Je comprends que ça puisse effrayer. Il me semble d’ailleurs que cette posture, était, dans un lointain passé, une punition infligée aux débiteurs. Il ne s’agissait en rien d’une mise à mort mais d’une torture (la chouette nuance) qui avait donc pour but de faire réfléchir à ses actes.

Bon nombre de personnages ont expérimentés ce type de postures, parfois avec quelques variantes dans celle-ci, afin d’obtenir une « illumination », une compréhension. Ce fut le cas d’Odin, par exemple, qui pour acquérir la connaissance des runes (connaissance et aussi sagesse), s’est, entre autres (arraché un oeil, transpercé le flan), pendu à la manière des pendus du tarot, pendant 9 jours et 9 nuits à Yggdrasil. 

Il ne s’agit donc pas d’un arcane de punition véritablement, mais d’initiation. L’expérience, la souffrance qui provoque la réflexion, la prise de conscience, l’inversement des perspectives, l’abandon des schémas communs. Il y a ici un détachement de la matière. 

Mon ressenti, face à l’arcane du Pendu :

Lorsque cet arcane sort à l’endroit, et est donc dans son sens le plus lourd, je n’aime pas dire uniquement aux gens qu’ils sont fatalement bloqués.
Je n’aime pas, c’est négatif et l’esprit ne doit pas entendre que ça, même si la négativité doit être entendue pour avancer. Ils sont simplement, et selon le véritable sens profond de l’arcane, soumis à des doutes, des peurs et angoisses, se sentent incapable de décider et peuvent parfois prendre la fuite face aux problèmes. Une incompréhension qui peut devenir dangereuse et il leur faut faire un cheminement intérieur, probablement des sacrifices aussi afin d’avancer.
Il y a certes une paralysie évidente, et justement cet arcane invite à changer les choses, à un inversement des perspectives donc, à la réflexion en vue d’une évolution, mais certainement pas à rester passif et à pleurer sur son sort, à se dire que tout est foutu.

Il faut donc reprendre les choses, réfléchir. On arrête, on met tout à plat de façon objective, on se pose et on reprend les projets, on réfléchit à ses relations et on prend la décision qui s’impose.
Il ne s’agit pas d’un arcane indolore, loin de là, bien au contraire même.

Mais je préfère transmettre le positif : Effectivement, ce n’est pas agréable tout ça. Mais ça ne dure pas et ça ne dépend que de nous, la liberté de débloquer les situations les plus pénibles nous appartient, finalement. Le Soleil finit toujours par briller, il suffit de se remonter les manches et de s’en donner les moyens. Qui peut vous arrêter, si vous voulez quelque chose, finalement, à part vous-même ? 
Même si le chemin que vous prendrez n’a rien de commun avec celui pris auparavant, c’est justement ça l’inversement des perspectives, c’est tout reprendre de zéro en étant prêt à regarder et penser autrement, en vous servant de ce que tout ce moche vous a permis de comprendre sur vous et tout ce qui vous entoure. Ce chemin-là sera le fruit de votre réflexion, de votre inversement des perspectives. Ce ne sont pas des échecs, ce mot-là est trop souvent mal employé. Vous avez juste fait une chute dans votre parcours. Et on en fait tous, notre condition l’exige, c’est ça l’évolution et elle ne peut se faire sans douleurs et autres chutes. Alors ne culpabilisez pas. Vous êtes tombé, ce n’est pas grave. La terre ne s’est pas arrêtée de tourner pour autant. 

Le vrai échec, selon moi, c’est quand on ne se relève pas et qu’on reste à stagner en pleurant sur son sort, parce qu’au final, ça signifie que votre vécu ne vous aura servi à rien.  Parfois…. Il faut changer de direction.
Vous l’aurez compris je pense. Bien que douloureux, ça n’est jamais la fin du monde. Et c’est là tout le message de l’arcane, qui au final n’est pas négatif du tout selon moi, mais est plutôt une réalité, certes douloureuse, qui peut mener au meilleur : Votre vécu doit vous enseigner quelque chose, il est là pour ça et c’est là votre seule vraie porte de sortie.
La douleur dans cet arcane au final, c’est quoi ? C’est se regarder dans la glace. C’est constater ce que nous sommes, voir ce que sont réellement nos capacités, être capable d’en percevoir les limites et se donner les moyens d’avancer en payant parfois les prix nécessaires pour ça, à la manière d’Odin, faisant de lourds sacrifices afin de parvenir à la connaissance. Bien entendu ne vous arrachez pas un oeil, il s’agit ici d’une symbolique pour expliquer la dureté du sacrifice nécessaire et la douleur qu’il peut imposer, vous l’aurez compris. 

C’est tirer un trait sur des projets qu’on a érigé en seule véritable possibilité pour nous, alors que nous nous sommes trompés de voie. C’est accepter de s’être trompé, c’est accepter que finalement, notre place est ailleurs, ou avec d’autres personnes et que nos relations actuelles sont bel et bien finies. 
Au final, ce qui fait mal, c’est la prise de conscience et l’acceptation de nos propres mensonges envers nous-même. C’est toujours douloureux. Ça peut même faire vraiment très mal. Mais le vrai bonheur est après ça et il faut le garder en tête. Il faut vouloir aller le chercher et si il y a bien une chose que cet arcane explique, c’est que c’est justement ce qu’il faut faire : Aller le chercher, après avoir appris.

L’arcane XIII – La Mort

La Mort. En voilà un arcane bien problématique aux yeux de beaucoup. Pas aux miens, cependant. J’aime au contraire profondément son message, sa symbolique. Cet arcane est aussi un arcane plus lourd à l’endroit qu’à l’envers.

Nommé aussi « l’arcane 13 » ou encore « arcane sans nom ». La mort, un arcane que beaucoup craignent, à cause d’une vision déformée ou trop simple peut être, de celle-ci.

L’arcane, peut être annonciatrice de décès. Cependant, il est erroné de penser que seule la mort, annonce la mort. Par exemple, l’arcane du Diable, bien connu et bien mal aimé lui aussi, peut annoncer un décès en combinaison avec d’autres cartes. Donc, non. La mort n’annonce pas forcément la mort, et celle-ci existe aussi ailleurs dans le tarot.

Pour faire une analyse très simple et accessible à tous de l’arcane, vous percevez un squelette aux os colorés rappelant l’humain, tenant une faux, avec un manche jaune, couleur symbolisant la terre. La faux laisse aux pieds de la mort des restes humains qui, vous pouvez le voir, ne sont pourtant dépourvus ni de vie ni d’expression. Ce symbolisme exprime pour moi le fait que rien ne meurt jamais véritablement, que ce qui semble totalement perdu, ou disparu n’a en réalité subit qu’une transformation, qui n’est pas forcément comprise. Après le passage de la mort, de sa faux, il reste au final une trace des êtres. Ce qu’ils ont été, ont fait, ont pensé. Entres les os qui sont au sol, de l’herbe, des fleurs et des feuilles, là encore symbolisant que la vie continue.

Le chiffre 13 qui y est lié n’est effrayant qu’à cause de diverses superstitions qui n’ont aucun fondement, qu’ils soient scientifiques, ni même lorsque vous y réfléchissez simplement. Le chiffre 13 n’est rien d’autre qu’un chiffre. Il y a 13 lunaisons dans l’année, est-ce que ça fait de notre satellite un danger absolu ? Non. Pas de fondement, pas de logique là-dedans. Juste des histoires de très très vieilles grands-mères et il est très important de faire preuve d’esprit critique en ésotérisme. Et même tout court, d’ailleurs.

Mon ressenti, face à l’arcane de La Mort :

Rassurez-vous, je ne suis pas meilleure que vous : Moi aussi j’ai la trouille en pensant à mon dernier jour. 

Mais au final, pourquoi, de quoi avons-nous peur ? Nous avons peur d’avoir mal, peur de ce que nous allons ressentir que ce soit physiquement ou émotionnellement, et nous avons peur de ce qu’il se passe après, malgré nos connaissances ou croyances diverses que nous érigeons tant bien que mal au rang de certitudes.
Mais tout ceci, propre à l’humain, n’empêche pas la mort de se produire parce qu’elle fait partie intégrante de la vie. Pour parvenir à l’accepter, nous devons réfléchir à notre vision de celle-ci. C’est la vision que nous en avons, notre réflexion par rapport à ce qu’elle est, qui fera notre refus, ou notre acceptation. 

La mort n’est pas qu’une fin. Elle est la fin d’un état de chose, nécessaire à la naissance d’un nouveau. Lorsque nous mourrons, notre corps, fait de chair, se décompose et disparaît. Mais ça ne signifie pas réellement notre fin. Nous passons d’une condition matérielle à une condition spirituelle et les deux au final se côtoient l’un et l’autre, pendant que nous expérimentons l’un et l’autre. Lors de notre passage ici-bas, notre spiritualité peut s’exercer. Spiritualité qui, elle, est aussi due aux vies et aux morts passées. Lorsque nous mourrons, notre vécu en tant qu’être incarné sert aussi dans notre vie totalement spirituelle. Il est nécessaire de vivre les deux pour évoluer, pour comprendre bon nombre de messages. 

La mort est en réalité une étape. Une étape qui nous fait peur parce que nous ne l’expérimentons pas. Nous avons l’avant, ce passage potentiellement pénible si conscience du moment il y a, avec les regrets, les peurs et angoisses, cette phrase terrible « je ne veux pas partir ». 
Et nous avons l’après, cette arrivée plus ou moins brutale dans ce qu’on nomme majoritairement l’astral. Une arrivée dans un lieu qu’on ne connaît pas et cette expérience se passe plus ou moins en douceur, plus ou moins bien. 
Ce pendant, dont nous ne savons rien et qui fait lui aussi peur. Est-ce que ça fait mal ? Est-ce qu’il y a une étape dont on ignore tout ? Ce qui fait peur, c’est aussi cet après, dont au final… On est sûr ? En un mot, l’inconnu. L’inconnu fait peur. 

Mais, les certitudes, ce que nous savons, nous aideraient peut être, si on arrivait surtout à accepter de nous détacher de notre matérialité. La vision du ciel et de la terre. Le contact humain, avec nos enfants, nos amours, familles et ami(e)s. Les arbres, le vent, les odeurs. Tout ce qui a fait battre nos coeurs pendant tant d’années, dont on doit se détacher. Cette douleur-là, elle fait peur. Et mieux vaut la fuir, parce que c’est plus doux de l’ignorer. Mais ça ne changera rien alors autant modifier cette vision si triste de cette phase de notre vie même si elle est difficile. 
Pourquoi avoir une vision si sombre de l’après ? C’est autre chose. Une chose qui peut apporter du bonheur aussi, comme notre passage sur terre l’a fait.

Finalement, cet arcane est loin d’être aussi noir qu’on veut bien le raconter. Ce qui rend l’arcane difficile, c’est le refus du consultant à passer les caps difficiles et douloureux de sa vie.
Il existe une phrase qui dit « Le changement n’est pas douloureux, seule la résistance au changement est douloureuse » [Bouddha]. 
Cette phrase est, je trouve, en plus d’être d’un immense réalisme, fantastique pour parler pleinement de cet arcane. 

L’arcane n’est au final sombre que pour ceux qui ont refusé, ou refusent les changements, ce que nous faisons tous à un moment ou un autre de notre vie, c’est nécessaire pour notre évolution.

Là où l’arcane devient problématique, c’est si vous êtes dans la position de celui qui est réfractaire au changement, pour cause de mauvaise foi et autres attitudes négatives, nous en arrivons donc forcément à une situation pénible et bloquée, ou effectivement le gouffre vous attend. 
La mort à l’endroit, c’est le plus souvent une vérité difficile à accepter, les ruptures de relations, les licenciements parfois. Mais là encore, tenant compte de la signification de la mort : 
Non, ça n’est pas la fin de tout. C’est la fin d’une situation, d’un état, pour un renouveau. C’est l’occasion de se dire qu’on a foiré, mais qu’on peut recommencer en mieux. Là encore, comme avec Le Pendu, on se pose, on souffle, on met tout à plat et on recommence, en se servant de notre vécu, de ce que cette situation pénible et douloureuse nous a enseigné. 
La mort, c’est l’abandon nécessaire du passé pour accéder à un bel avenir. Vous êtes tout simplement arrivé au bout. Seule la remontée vous attend désormais, après le réveil intérieur qu’il vous faut obtenir par le biais d’une vraie réflexion sur votre situation, quel que soit le domaine de votre question. 

L’arcane de la mort, c’est plutôt selon moi, au-delà d’une fin, une invitation à la vie.

L’arcane de La Tour – La Maison Dieu

Encore un arcane plus facile à vivre à l’envers qu’à l’endroit

La Tour. Ici, elle est le symbole de la construction, humaine et sensible, de couleur chair. Elle est la tour de Babel, construite par égoïsme, afin d’avoir une communication plus étroite avec Dieu. Dieu manifeste son désaccord et la foudroie, invitant à l’humilité. 
Cette foudre contenant des leçons pour les humains, venu du Soleil représentant la raison, la sagesse divine, sur cette Tour qui ne s’effondre pas totalement mais dont le haut est brisé et la chute de l’homme qui en découle, leur vêtement teintés de rouge, couleur relativement matérialiste et orgueilleuse, alors que le bleu va rappeler les fondements plus nobles d’une foi réelle et d’intentions plus saines.

La Tour ne s’effondre pas totalement parce que les fondations elles, sont solides. L’effondrement n’est donc pas total, mais un rappel à l’ordre, relativement brutal, est effectué concernant le cheminement.  

Il faut, là encore, cesser de s’attacher avec acharnement aux certitudes de la matière, ou persister dans sa rigidité mentale, afin de rester dans un schéma qui doit de toute façon changer un jour ou l’autre. 

Cet arcane est le plus lourd dans le tarot. C’est un arcane qui n’offre pas de compromis, de douceur. Les préjugés, les mensonges qu’on se raconte, les certitudes qui ne devraient pas en être, la superficialité, l’excès de matérialité qui entraîne des erreurs, les relations qui doivent être rompues sont les seules choses balayées par l’arcane, l’essence même des choses et la réalité, elles, ne s’effondrent pas. 
La Tour est la représentation de la nécessité de la douleur, de l’effondrement pour une reconstruction, du mal pour un bien. Avant toutes constructions, il y a souvent un effondrement nécessaire, l’effondrement de croyances ou connaissances erronées, de choses dues à notre matérialité qui ont été très mal gérées.

Mon ressenti, face à l’arcane de La Tour :

Il est, selon moi, un arcane d’avertissement dont il faut impérativement tenir compte. Il y a deux solutions : Soit la chute a eu lieu et il est donc temps de poser ses valises afin de revoir ses constructions afin de les améliorer, soit le chemin emprunté promet l’effondrement, si le consultant continue de persister dans ses schémas de pensées erronés. 
Cet arcane, c’est le fond du gouffre atteint, le point de rupture, souvent symbolisme de la pire période d’une vie. C’est la période douloureuse mais salutaire, à condition qu’un enseignement en soit tiré. 

Lorsque cet arcane est à l’endroit, il est très négatif. C’est non seulement la défaite, les relations mortes, mais il symbolise aussi l’enfermement du consultant dans cette situation où rien ne va, il est épuisé, triste, désemparé. Le problème soulevé par l’arcane à l’endroit est justement l’enfermement du consultant dans ses certitudes malgré sa situation désastreuse, soit parce qu’il est trop têtu, soit parce qu’il est trop épuisé pour réfléchir correctement. 

Il n’y a que lorsqu’il est entouré d’arcanes fortement positifs qu’il peut s’agir d’une crainte ou d’une situation plus légère, un problème seulement apparent et explique donc qu’il faut se calmer un peu, mais là encore, la remise en question s’impose. Le message profond de l’arcane reste identique. Voir la réalité est d’une absolue nécessité, car au final, quel que soit les situations, qu’elles soient dramatiques ou non, c’est là tout le message de l’arcane : Vous devez accepter la réalité, avoir conscience de l’essence des choses et ne pas vous laisser aller à un excès de matérialité qui fera s’effondrer votre tour parce que vous finirez par en oublier les fondements et provoquerez votre propre chute.

Encore une fois, je n’aime pas la négativité, bien qu’avec un tel arcane, il soit difficile de passer à côté. Je suis simplement réaliste, et vous pouvez le dire, très dure : Les gens se retrouvent parfois dans des situations désastreuses et si ils ne veulent pas faire d’efforts, ne veulent pas écouter ni voir, se remettre en question, je n’ai pas à m’apitoyer sur leurs sorts.

Nous sommes responsables de nos choix, qu’ils aient été volontaires ou fait de façon plus indirecte, et le reconnaître est nécessaire à toutes constructions et avancées. L’aveuglement, dont nous sommes tous capables, est un piège sans fond, et seule la confrontation avec la réalité est finalement salutaire, bien que très douloureuse. Une résistance à cet aveuglement, de façon quotidienne s’impose.
Mais là encore, bien que je perçoive de façon très réaliste une fin et une décomposition, une destruction certaine dans cet arcane, ça n’est pas, encore une fois, la fin irrémédiable de tout.

Le message de l’arcane, selon moi, est de retourner à la source. Retrouver ses origines, ses intentions premières, celles qui ont permis le début solide. Il est nécessaire de s’arrêter, de regarder son chemin, ses constructions de façon lucide, accepter ses erreurs. 
Il est nécessaire d’analyser sa situation. Il faut identifier à quel moment les choses ont commencées à mal tourner et pourquoi elles ont mal tournées. Sans cette analyse et bien entendu son acceptation, vous ne pourrez comprendre quelles sont les erreurs commises et ne parviendrez pas à résoudre les problèmes, afin de reprendre une construction saine, ayant pour fondement les bases plus nobles du départ.
Bien qu’ayant conscience de la dureté certaine de la carte, de sa dangerosité et de son message potentiellement alarmant, j’ai toujours tendance, comme je le fais toujours, à tirer les choses vers le haut.

Être au fond du trou, voir s’effondrer ses projets, même ses relations, se sentir perdu et seul, et en arriver à faire n’importe quoi, tout réaliser fait un mal de chien. C’est l’évidence même, je le sais pour l’avoir vécu moi-même, je parle en connaissance de cause, La Tour a déjà symbolisé ma vie avec justesse. Ce sentiment d’être un petit poisson se débattant dans une flaque, je le connais.
Mais aussi dur et douloureux que ce soit, encore une fois, qui a le pouvoir de vous arrêter si vous voulez tout reconstruire et avoir une vie meilleure ? A part vous, personne. 
Je maintiens donc ce que je dis toujours. Nous sommes, nous et notre vie, le résultat de ce que nous faisons, de nos choix, conscients ou non. Je nous perçois comme des architectes, dessinant nos plans, construisant nos Tours et s’il y a une erreur qui fait que la construction s’effondre, il faut donc revoir le plan. Il faut être un architecte sérieux et conscient des réalités. Sinon, ça ne pourra jamais marcher. 

Pour finir….

Quand vous avez ces arcanes là, vous avez le droit de vous coller dans votre canapé avec un plaid et un pot de glace au chocolat en vous disant que la vie c’est trop nul et que les autres sont tous moches d’abord.

Il est naturel de se plaindre, de pleurer un peu sur soi, ce n’est pas grave. Ça permet de vider son sac un bon coup et parfois pour ça maudire la terre entière fait du bien, sortir toute la négativité, même injuste, qui nous envahit est nécessaire, car ce n’est pas en gardant ça en dedans qu’on va mieux et qu’on peut avancer.

C’est je trouve très sain, dans une certaine mesure bien entendu, puisque la lucidité est de mise au bout du compte. Avec de la bonne volonté, c’est pendant ces séances, que je nomme «les séances ouin-ouin», qu’on peut parvenir à mettre le doigt sur ce qui coince, lorsque le calme revient et que la lucidité commence à s’installer, ou qu’un(e) ami(e) qui est enclin(e) à la compassion mais non à la complaisance, va vous dire ce qui cloche parce que son recul sur la situation le lui permet.

Les arcanes lourds du Tarot. Lourds certes, effrayants je le concède, mais utiles et porteurs d’un très grand enseignement. Cet enseignement qui peut justement vous sortir de la situation évoquée par ces arcanes.

La divination, ça n’est pas, et ne sera jamais que la prédiction. Lorsqu’on étudie le tarot, on ne peut ignorer la guidance et l’enseignement spirituel dont il est pourvu. Il est important, même vital de vous regarder avec lucidité et surtout, surtout, de toujours vous tirer vers le haut.
Les arcanes lourds ressortent ? La vie ne s’arrête pas. Cherchez où ça ne va pas, creusez, ayez mal, pleurez, mais n’abandonnez pas.

Le Soleil finit toujours par briller. 

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