La médiumnité est une capacité psychique que nous avons tous à l’état latent. Lorsque j’ai écrit l’article expliquant ce qu’était un médium (que vous trouverez dans cette section), j’ai aussi parlé du fait que la médiumnité ne se développait pas systématiquement chez tous.  Je parle donc bien de développement, et non d’existence. Le fait que la médiumnité n’évolue pas ne prouve en aucun cas sa non existence.

Ce qui est souvent dit / pensé :

J’ai souvent entendu, lu, des gens dire que puisqu’ils n’étaient pas doués, puisqu’ils n’avaient pas de ressentis, ne percevaient pas les personnalités d’autrui etc, ils étaient donc la preuve vivante que les capacité psychiques n’existaient pas chez tous. Pour ensuite vous dire « mais en travaillant j’ai eu quelques résultats ». Ils sont donc bien, au contraire, la preuve vivante que tout le monde possède ces capacités, et qu’avec du travail, on peut arriver à les développer. 
Pour que la capacité se développe il faut déjà l’avoir, ça n’apparait pas comme par magie parce qu’on l’a souhaité. Un arbre ne pousse pas sans racines. Malheureusement, ce discours est très répandu. Pire, il est véhiculé comme une vérité, alors que la simple logique et une petite observation permettent de le démolir. 
Si ces gens n’obtiennent pas plus de résultats, c’est parce qu’ils restent convaincus que leurs résultats ne peuvent être que minimes, parce qu’ils ne sont pas doués ou même dépourvus de capacités psychiques. Ils se conditionnent eux mêmes et s’écartent d’office d’une voie faite de résultats plus positifs. Ils sont leur propre prison, et ils sont même, sans s’en rendre compte, celui qui détient les clés mais ne veut pas ouvrir la porte.

Je suis confrontée chaque jours à ces situations.

  • Je ne suis pas médium mais je perçois les énergies. 
  • Je ne suis pas médium mais je sens les esprits. 
  • Je ne suis pas médium mais j’ai des ressentis. 
  • Je ne suis pas médium mais….

Et la liste est longue encore. Dans tout les cas : Consciemment ou non, volontairement ou non, la médiumnité est niée. Elle est rejetée, peu importe la façon dont c’est fait et les raisons, le résultat reste le même : Elle n’est pas reconnue et encore moins acceptée. 

Est-ce que c’est grave de nier sa médiumnité ?

A mon sens, c’est même catastrophique. Cependant, je comprends que ça puisse arriver, parce que nous vivons dans un contexte sociétal qui encourage en permanence le rejet de soi. 

Oui. Le rejet de soi. Cette non acceptation de soi et des autres, qui a bien des visages et des formes diverses, toutes aussi sournoises, pseudo bienveillantes, et qui ont toutes ce même but : Faire de vous quelqu’un d’autre. Vous pousser à vous changer en du soit disant mieux. Mieux pour qui ? Pas pour vous, en tout cas, ça c’est certain. On cherche plutôt à vous transformer en un petit machin bien sympa passe-partout qui ne fait pas trop de bruit. 
Peu importe la sphère concernée : Que vous vous connaissiez vous-même, que vous vous acceptiez et réfléchissiez n’est jamais dans l’intérêt de beaucoup, bien au contraire.

  • Roger : La médiumnité ? Ah non ça c’est sale. C’est un truc pour les fous. Mais tu sais, moi j’ai de l’instinct, quand je vois quelqu’un je sais tout de suite à qui j’ai affaire. 

J’essaie, au quotidien d’expliquer que ce qui fait que vous savez à qui vous faites face, c’est de la médiumnité. Le problème est qu’en la rejetant, vous n’apprenez pas à la connaître, à l’utiliser, la maîtriser, vivre avec au quotidien. 

La médiumnité est décortiquée, est mise à l’état de puzzle non reconstitué, jusqu’à sa non existence. On parle d’instinct, on parle de pressentiments, de ressentis, on parle de 6ème sens. Tout ça, c’est accepté. Au pire ça fera un peu sourire mais ça passe. Mais son nom véritable, sa source, son entièreté est niée en bloc.

Le rôle des croyances dans tout ça ?

Le fait de nier la médiumnité, à mon sens, en tout cas d’après mes petites observations d’humaine qui fait ce qu’elle peut, ça vient de notre contexte sociétal, où les capacités psychiques sont quand même pas mal diabolisées, au même titre que le sont certaines croyances ou cultes, entités etc.
Par exemple, comme influence potentielle, dans la Bible, un médium ou une voyante, c’est mal et hautement condamnable.

Le problème des croyances, est qu’elles ne restent pas des croyances et ne sont donc pas vues avec une certaine mesure laissant la porte ouverte à d’autres possibilités. Elles deviennent des vérités et sont donc véhiculées, sans même qu’on y réfléchisse le plus souvent. Il faut bien avoir conscience que bon nombre de croyances chrétiennes se sont installées tranquillement dans les esprits, au point que même des athées ont parfois des principes chrétiens, qui, sans le bourrage de crâne de l’église et l’aide de tous ces gens qui les véhiculent, n’auraient probablement pas fini par devenir des pensées communes.  Bons nombres de choses, croyances, pensées, ont au final menés à l’ignorance et à la non acceptation de ce que nous sommes, que ce soit au profit de d’autres ou non.

Si je fais ce petit parallèle sur la religion et les croyances, c’est parce que j’ai eu à faire face à, comme elle se décrivait elle même « une médium repentie » qui est venue m’expliquer que j’étais un outil du démon et que je faisais du mal. Cette femme donc, véhicule ses croyances, diabolise quelque chose qui est normal chez elle et qui existe naturellement chez tous, juste parce qu’elle a écouté un discours venant d’un livre écrit par des hommes. 
Ne ferait-elle pas mieux de s’écouter elle même ? Pourquoi son point de vue à fini par forcément devenir moins important ? Pourquoi son expérience n’a pas eu plus de valeur à ses yeux ? Ce n’est qu’un livre écrit par des hommes et elle, elle existe, elle devrait avoir de la place dans son propre jugement. Je me suis fâchée contre cette femme parce qu’elle était insultante à la longue et s’acharnait sur moi au fil du temps, mais au final, je suis surtout triste pour elle, parce qu’au fond… Elle ne compte pas pour elle même. Elle s’est effacée, oubliée, au profit de ce qui ne sont que des croyances et non des vérités. 

Les croyances de certains scientifiques trop fermés et trop prétentieux sont aussi responsables. Ce qui n’est pas mesuré n’est pas pour autant inexistant. L’homme n’est même pas un grain de sable dans l’univers. Qu’il reste donc à sa place et qu’il s’écoute un peu lui même, au lieu d’attendre que les autres lui prouvent quelque chose. Je trouve très bien de chercher à comprendre et à démontrer. J’adore les sciences et en tiens grandement compte, parce que je pense que c’est aussi une façon très importante de se connaître soi-même et de connaître ce qui nous entoure. Mais que ça devienne un aveuglement, que ça mène au fait de s’effacer soi-même, non. Ça n’est plus profitable dans ce cas. C’est nuisible, il y a un clair déséquilibre. Ces gens là, j’ai juste envie de leur dire qu’ils sont eux mêmes la preuve qu’ils attendent, qu’ils s’en rendraient compte s’ils s’écoutaient un peu plus et écoutaient un peu moins les autres. Ils ne l’acceptent simplement pas. La prison, le gardien, toussa.

Les conséquences d’un tel rejet :

Et vint les « Je n’ai pas de capacités, mais….« . Il est gênant ce « mais » dans vos théories. Vous ne trouvez pas ? Ne serait-il pas temps de l’écouter un peu plus ? 

Ce que j’essaie de dire, c’est que peu importe d’où ça vient au final, le résultat est que nous vivons dans une société, un monde où la médiumnité (et même la voyance etc) ne sont pas des capacités psychiques qui existent chez tous, dès le départ. 

C’est au pire, le plus souvent, un truc de cinglés, au mieux un truc d’élus vivant dans la lumière même que toi tu peux pas faire pareil d’abord. Et cette dernière vision de la chose  ne nous aide pas à avoir l’air équilibré aux yeux des autres, qui du coup, ne veulent pas être liés à ça, et je les comprends. Même moi je ne veux pas être liée à ça, c’est dire. 

On ne vit pas dans un monde où dès le début, on vous dit que vous êtes médium, sauf si vous vivez dans une famille où la médiumnité est acceptée, comme dans la mienne par exemple. Depuis petite, on m’a expliqué que c’était naturel. J’ai évolué dans une famille où la pratique du spiritisme avait une très grande place, ma mère et mes tantes pratiquaient énormément et les hommes de la famille acceptaient et respectaient ça pleinement. Ils ne pratiquaient pas parce que ce n’était pas leurs truc spécialement, mais c’était normal tout de même. 
Mais en grandissant, ce contexte sociétal m’a expliqué que je n’étais pas normale, voire cinglée, même sous l’emprise du démon, ça a créé des peurs, des doutes, il m’a fallu du temps avant de tout remettre à sa place de nouveau. Il a fallu que j’accepte ma médiumnité une seconde fois, qui fort heureusement, à été définitive. Aujourd’hui, il n’est plus possible de créer des doutes chez moi, concernant ma médiumnité. 

Dans cette société, on ne vous dit pas que vous avez des capacités psychiques. Dès le départ, on vous explique que tout ça est étrange ou inexistant, il y a ce puzzle non reconstitué qui est mis en place et une mise à l’écart de la définition exacte de la médiumnité. La médiumnité n’est pas acceptée comme faisant partie de nous, au même titre que nos deux bras et nos deux jambes. 
A partir de là, comment voulez-vous que des gens disent autre chose que : Je ne suis pas médium mais je perçois les énergies ? Ils ne peuvent pas vous dire autre chose, on ne les aide pas à vous dire autre chose. On ferme les portes devant leur nez dès le départ. 

Le rejet de soi.

Au final, tout ça, comme dit plus haut, c’est du rejet de soi (je reviens dessus plus en détail), purement et simplement. Avec toutes les conséquences que ça peut avoir. On nie, rejette une partie de soi, partie pourtant essentielle. Ça mène à une chose simple qui n’est pas du tout réalisée de façon véritable : On ne se connait pas. On ne peut pas se connaître si on nie ce qu’on est. Se connaître est déjà une chose très difficile en soi. Ça mène à un déséquilibre qui à mon sens est une catastrophe. 

Lorsque la médiumnité est niée, comme dit plus haut, nous n’apprenons rien dessus et encore moins à vivre avec. Et nous perdons un avantage de taille.

Travailler votre médiumnité, vous entraîner, vous permet d’assurer votre protection, de façon plus conséquente qu’en l’ignorant. Lorsque vous croisez quelqu’un, que vous savez qu’il est néfaste, c’est votre médiumnité qui est responsable de ça. Elle vous permet donc de rester en retrait, de vous mettre à l’abri et d’éviter les problèmes, ou de vous défendre. Mais elle n’est pas que ça. Elle est vous. Elle est une des clés de votre évolution. Même si pas physique, elle est là, comme l’est systématiquement un coeur, un estomac, des poumons. Bon nombre de réponses à certaines questions se trouvent dans le fait d’apprendre à la connaître, et donc d’apprendre à vous connaître. 

Les déséquilibres sont nombreux et parfois graves. Combien de personnes viennent me voir et me disent « Je ne sais pas si je suis médium, trop souvent suivit d’un « Je ne sais pas où j’en suis ». 
Ne pas savoir où on en est. Ressentir ce malaise, ce déséquilibre, ces réponses absentes, l’incompréhension, les inquiétudes et angoisses à propos de soi et de sa vie, de ce qui nous entoure, le vide que ça laisse. Chercher, ne pas trouver. 

Pour finir :

Je pense vraiment, et bien entendu tout ce que je dis ici n’engage que ma personne, que nier sa médiumnité, c’est se nier soi-même. C’est s’effacer, c’est s’oublier…. C’est ne pas exister en entier.
On devrait expliquer aux gens qu’ils sont médiums. On devrait expliquer au gens que ce puzzle éparpillé n’est qu’une ânerie puisque ce puzzle est la définition même de la médiumnité. Qu’on lui rende son nom, à ce puzzle. Que ce nom ne soit plus assimilé à ce truc ridicule qu’il n’est pas. 
Vous avez de l’instinct, des pressentiments, vous sentez des énergies, savez à qui vous avez affaire, parce que vous êtes médiums, point. 

Vous allez finir par l’accepter votre médiumnité ? Non mais alors.

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