La jalousie. Ce sentiment qu’on rend légitime, excuse, le tout de différentes façons. En fonction de soi. Ou plutôt, en fonction de notions manichéennes qui me semblent bien simplistes, qui auront souvent pour but de dédouaner le jaloux, ou la jalouse, au détriment de celui ou celle qui la subit et qu’on va présenter comme un(e) coupable.
Pour des raisons pratiques, ici je dirai « la personne jalouse » afin de ne pas stigmatiser. La jalousie est un sentiment qui peut gagner tout être humain, je n’avale pas ces théories disant qu’un genre est plus jaloux qu’un autre. Les femmes ne sont pas plus jalouses que les hommes et l’inverse est également vrai. Ce serait, à mes yeux, m’enfermer dans un concept créé par d’autres, et je reste convaincue que pour réfléchir, je dois m’efforcer, aussi dur que ce soit, de dépasser ces concepts, ces idées reçues, basés sur des réflexions auxquelles je n’adhère pas.

La jalousie : Définition.

J’aime les mots et j’aime que leur sens soit respecté, et qu’ils soient donc prononcés à bon escient. Ainsi, je me baserai sur le dictionnaire, qui à mon sens reste préférable lorsqu’on veut comprendre le sens d’un mot, et non pas prendre pour sens la vision que certaines personne vont en avoir. Ce qui est malheureusement souvent très erroné.

« Sentiment fondé sur le désir de posséder la personne aimée et sur la crainte de la perdre au profit d’un rival : Être torturé par la jalousie« . Ou encore : « Dépit envieux ressenti à la vue des avantages d’autrui« .

Le Larousse.

La violence du sentiment, en tout cas ce qu’il est de façon réelle est tout de même clair. Certains vont cependant le ressentir à différents niveaux et vont, ou non, se laisser dominer. Les conséquences de ce sentiment peuvent aller du très modéré à l’extrême gravité : Du simple sentiment contenu, au meurtre clair et net.

Qui devrait faire un effort ?

Pourtant, malgré la façon dont il est vécu et manifesté n’aura pourtant qu’un seul responsable : La personne jalouse elle même.

Je vois déjà vos gros yeux et j’entends au loin « mais non, c’est de la faute de l’autre aussi, si elle a été trompée, c’est normal que la personne soit jalouse ! », ou « ‘C’est normal d’avoir les boules que le voisin ait une grosse voiture, alors que moi je bosse et ne puisse pas me la payer ! ». Je comprends ces sentiments ressentis, mais je ne suis pas d’accord. Laissez moi donc m’expliquer, mes petits personnages m’accompagnent.

La jalousie dans le couple :

Stéphane et Julie sont ensembles. Stéphane a malheureusement subit la tromperie de sa précédente compagne et en souffre énormément. Donc Julie ne peut pas porter de jupe, ne peut pas dire bonjour à un copain, et tout homme qui se montrera sympathique envers elle, et je dis bien juste sympathique, frôlera systématiquement le coup de point dans la figure.
Même si la douleur, le trauma de Stéphane sont compréhensibles et qu’il a toute ma compassion, ça ne justifie pas son attitude, qui pour Julie, est profondément injuste. Un être humain est unique. Nous sommes tout des êtres indépendants. Son ex amie l’a trahie, mais Julie, en quoi est-elle responsable ? Qu’a t-elle fait ? Pourquoi c’est à elle de ne plus porter de jupe, de ne plus dire bonjour à ses amis hommes, de ne plus à parler à un homme ? Et ces hommes, sont-ils tous comme celui qui a participé à la trahison qu’il a subit ? Il n’y a rien de juste dans tout ça.
Et si c’était Julie qui avait été trahie et avait été infecte envers Stéphane, ça n’aurait pas eu plus de sens. Ça reste injuste, de la même manière.

La trahison vient de ceux qui la commettent (la trahison est un choix, je le rappelle, pas une obligation), mais les sentiments qu’on éprouve viennent toujours de nous. 
Je vais vous donner mon autre exemple et ensuite, je conclurai.

La jalousie au quotidien :

Roger et Marcel sont voisins. Marcel à une énoooorme Porsche toute neuve. Et Roger lui, le regarde donc de travers. Ce con de Marcel qui se pavane avec sa Porsche (alors qu’entre nous, il ne fait que la conduire comme il conduirait une Clio, c’est qu’une voiture hein), alors que lui se saigne au boulot et ne pourra jamais se la payer.
Marcel a donc une énooooorme Porsche. Mais… Marcel travail très dur. Chaque jours. Du matin au soir et parfois du soir au matin. Et souvent les week-end. Ses vacances sont rares. Pas nécessairement parce qu’il veut amasser des richesses, mais parce qu’il a deux enfants qu’il adore et à qui il veut offrir une chance de faire de hautes études si ils le souhaitent. A qui il voudrait peut être offrir le permis et une première voiture, payer des soins d’hôpitaux élevés si besoin. A qui il veut offrir une maison où ils seront en sécurité. Parce que c’est son rôle de père. Marcel, il en bave, tout les jours. Et il ne mériterait donc pas sa Porsche ? Il ne mérite donc pas ce cadeau, qu’il paie avec son argent durement gagné ?  Il est normal que Roger le prenne pour un sale con égocentrique, le juge, le salisse ? Ne serait-il pas plus normal, en réalité, que Roger se saigne davantage, se donne les moyens, arrête de pleurer sur sa vie et se remonte les manches, pour lui aussi avoir la Porsche qu’il pense tant mériter ? 

Les sources de la jalousie.

La jalousie à plusieurs sources. La douleur passée due à un trauma, ou la simple stupidité qui elle va englober bien des choses, telles que le patriarcat, par exemple.

Mon opinion va peut être vous paraître très dure, et je le suis dans ma vie d’ailleurs, mais comme je l’ai dit à plusieurs reprises, j’aime penser seule, et je m’acharne à me détacher de tout, pour prendre les choses à leurs sources et en faire ma propre analyse.
Je n’aime pas me mentir pour ne voir que ce qui pourrait m’arranger. Pour moi, une telle attitude n’ai qu’un pansement sale posé sur une plaie infectée, il n’y a pas de guérison à la fin, seulement la surinfection. Je suis plus du genre à coller de l’alcool à 90 degrés sur la plaie, quitte à avoir mal et à pleurer un bon coup, mais à guérir vite. Je n’aime pas les couleuvres qu’on essaie de nous faire avaler à grands coups de psychologie de comptoir, dans les diverses magasines ou articles à la noix. 
La jalousie, est un sentiment qui peut se comprendre mais sur lequel il faut travailler. C’est là que son pôle positif intervient. En combattant son pôle négatif, nous apprenons sur nous et les autres. L’avancée est possible. La paix est possible. Le meilleur de nous ressort.

Ce qu’il faut faire lorsqu’on ressent un sentiment de jalousie.

Julie et une fille bien, elle mérite amour et respect. Stéphane doit travailler sur lui pour comprendre, pour remettre les choses à leurs places réelles. Comprendre que Julie ne peut pas subir les conséquences d’un acte dont elle n’est en rien responsable. Comprendre que le passé est derrière.
Que la seule responsable de la tromperie est son ex amie, car rien ne justifie une tromperie. Son ex amie pouvait partir si ça n’allait pas, mais elle a fait le choix de le tromper. Qu’elle reste donc dans sa négation, ses excuses qui ne tiennent pas, la pensée facile que tout est toujours la faute des autres. 
Mais que Stéphane vive. Que Stéphane respire. Qu’il se libère et vivre sa belle histoire. C’est un travail dur. Très dur, et long aussi. Il faut reprendre confiance en soi, parce que ce genre d’actes ruine la confiance en soi. On pense systématiquement que c’est notre faute. On peut être responsable du fait que l’autre en ai marre, ce n’est bien entendu pas à négliger et il faut y réfléchir, mais pas du fait qu’il trahisse, ça c’est un choix qui n’appartient qu’à l’autre, comme celui d’être jaloux et de pourrir la vie du compagnon suivant alors qu’il n’a rien fait. Mais avec de la force, du courage, et l’aide et la compassion de Julie, il y arrivera. Il reprendra confiance, il pourra même voir ses erreurs et être meilleur. 

Marcel est un homme bien. Il aime les siens et veut une belle vie pour eux. Et même si il avait été le sale con vu par Roger…. Ça ne justifie rien, là encore.
Roger, veut une belle voiture ? Qu’il se saigne, comme Marcel. Qu’il travaille, travaille, travaille. Puisque selon lui, il la mérite tant cette Porsche, bien qu’il aille donc la chercher, au lieu d’envier bêtement un voisin. Envier, c’est aussi se diminuer. Et c’est facile. C’est se diminuer car c’est penser, tout au fond, ne pas être capable d’aller la chercher, cette Porsche. C’est en vouloir au voisin parce que lui, il a eu cette force. C’est le détester parce qu’il est ce qu’on voudrait être, mais qu’on a la flemme de devenir. Plutôt que d’avoir du cran, de se regarder dans la glace et de se dire « Ok, je me sens pas capable, il va falloir que je me fasse mal, que je travaille très fort, mais je peux et j’y arriverai », bah le voisin est un con. C’est plus facile, y a moins à s’embêter. 

Que peut on conclure, concernant la jalousie ?

La jalousie est au final toujours facile. Pas facile à vivre, mais ça dédouane du travail à faire sur soi. C’est plus facile d’exiger de la personne qui partage notre vie de ne parler à personne du sexe opposé et de s’habiller comme on le souhaite, de le priver, en clair, de sa liberté. C’est plus facile d’accuser tout les hommes de la terre d’être des raclures et toutes les femmes de la terre d’être capables de trahison, et inversement. C’est plus facile que de dire : Non, le monde ne fonctionne pas comme ça. Je dois lutter parce que c’est pas vrai. Je dois lutter parce que si je souffre moi, les autres n’ont pas à payer pour ça. Je dois lutter parce que je fais mal à mon tour à des gens qui ne sont pas responsables et que c’est pas juste.
C’est plus facile de rester le postérieur sur le canapé, ou de se contenter d’un travail qu’on aime pas, que de courir et saigner pour ce qu’on veut vraiment faire de sa vie, en traitant son voisin qui a réussi de con. 

Encore une fois…. Je crois fermement que nous sommes les seuls maîtres de nos vies. On peut choisir et ici le choix est simple : La facilité de la jalousie, ou le combat qui mène à LA vie ? 

Laisser un commentaire