L’égoïsme. Une qualité, un défaut ? Loin de moi l’envie de faire la morale. Il s’agit plutôt pour moi de parler de ce que c’est à mon sens, de la façon dont je le vois.
Tout d’abord, qu’est-ce que l’égoïsme ?
Lorsqu’on parle d’égoïsme, ce qui ressort le plus, c’est une capacité à tout ramener à soi, ne parler que de soi et ne penser qu’à soi.
C’est d’ailleurs ce que vous trouverez dans le dictionnaire, je cite le Larousse : « Attachement excessif porté à soi-même et à ses intérêts, au mépris des intérêts des autres. »
Le mot égoïsme en lui même, à donc une véritable connotation négative. Lorsqu’une personne dit « j’ai décidé d’être un peu égoïste », on la regardera de travers, en pensant systématiquement qu’elle ne va penser qu’à elle, au détriment des autres, et ce, avec excès, de façon totalement gratuite.
L’égoïsme… Et si malgré la définition, ce n’était pas si négatif ?
Cependant, l’égoïsme, et ça n’engage que moi (tout l’article d’ailleurs, n’engage que moi), est comme tout les autres sentiments : Il a un pôle positif, et un pôle négatif.
J’avoue avoir du mal avec ce côté uniquement négatif qu’on lui prête. Et comme tout les autres sentiments, pour moi, il est question de dosage, et d’intentions dans son utilisation.
L’égoïsme à très haute dose peut s’avérer être un véritable poison aussi bien pour nous que pour les autres. Le problème qui touche les gens trop égoïstes, est qu’ils sont tellement enfermés dans leurs « moi », que leurs relations avec les autres s’en voient terriblement affectées. Ils sont persuadés que seuls leurs soucis sont les plus importants, que seuls leurs sentiments sont les plus forts et dignes d’intérêt. Ils auront toujours la fâcheuse tendance à accuser les autres d’égoïsme, au lieu d’admettre qu’ils passent leurs temps à se regarder le nombril.
L’égoïsme à trop petite dose est également un poison. A toujours faire tout passer avant soi, et même au détriment de soi, nous n’existons plus que pour les autres. Nous finissons par provoquer notre propre disparition. Ça peut conduire à un mal être important et aux dépressions les plus graves, au même titre que l’égoïsme à trop haute dose, d’ailleurs. Les raisons sont les mêmes, bien qu’inversées. On pense trop aux autres et pas assez à soi. On se néglige, jusqu’à littéralement s’oublier. On côtoie beaucoup de gens pour souvent satisfaire leurs besoin de nous voir, pour rendre service, pour finir par ne plus s’accorder ces petits moments de solitudes nécessaire au repos.
Parce que le sommeil ne suffit pas. Il faut un repos de l’esprit. Nous sommes des êtres humains. L’être humain est fait de spiritualité et de matérialité, il faut donc satisfaire les deux côtés de l’être que nous sommes, créer l’équilibre pour se sentir bien. Si nous avons un besoin réel de côtoyer des gens, nous avons aussi besoin d’être parfois seuls, afin de nous recentrer, de réfléchir. Nous avons besoin de penser à nous, de nous occuper de nous.
Comment être égoïste dans une juste mesure ?
Il faut savoir dire « oui » et « non ». Savoir dire les deux, et surtout rester ferme, est très important.
Bien doser l’égoïsme ne signifie pas refouler tout le monde. Il faut être présent pour les autres, autant que faire se peut.
Je vous l’accorde, tout ça, c’est super simple sur le papier, mais difficile à pratiquer ! Pourtant, avec du travail, on y parvient.
Un exemple :
On vous invite à un dîner familial. Mais ce soir, vous avez bien besoin d’un bon bain chaud et de vous coucher tôt avec un livre, parce que la journée a été longue et celle de demain promet de l’être également. Déclinez donc l’invitation.
Certes, ça ferait plaisir à votre famille, mais c’est vous, qui demain, allez faire votre journée sur les rotules parce que vous serez encore plus épuisé que la veille. C’est à votre famille de comprendre votre besoin réel de repos, et non à vous d’y renoncer. Ils ne comprennent pas ? C’est leurs problème, pas le vôtre. Mes propos peuvent paraître très radicaux, mais ce sont pourtant des faits. Vous êtes un humain qui a besoin de repos, et qui doit le prendre pour son bien être et sa santé, mais aussi pour être productif sur le plan professionnel. Si ça, ça pose un problème, ce n’est pas vous qui l’avez. A l’inverse, ne déclinez pas systématiquement toutes les invitations. Les gens ont envie de vous voir et les voir vous fera aussi du bien. Discutez simplement du meilleur moment concernant ces invitations.
Les gens doivent avoir une place dans votre vie. Mais vous aussi, vous devez avoir une place dans votre vie. La phrase peut sembler choquante, la première chose qu’on pourrait se dire est « mais j’ai forcément une place, puisque c’est ma vie ». Non. Ce n’est pas aussi simple que ça. Vous devez écouter vos besoins réels et ne pas les négliger. Si vous ne le faites pas, vous n’avez plus de place dans votre existence. C’est un fait.
Être un peu égoïste et dire « non » n’est pas un crime. Pour vous confier quelques petites choses, j’ai compris il y a quelques temps qu’il fallait vraiment que je pense à moi au lieu d’être tout le temps là pour les autres. A vouloir être sur tout les fronts, on finit par être tellement épuisé qu’on n’arrive plus à être là pour personne. C’est ce qu’il s’est passé pour moi. J’écris donc cet article en me disant que si par son biais, je peux aider quelqu’un, alors ce sera fantastique.
Finalement… Ce n’est pas si simple d’être égoïste !
La première chose difficile, est d’apprendre à voir quels sont nos besoin réels et à quel moment l’injustice envers les autres ou nous même intervient dans notre comportement.
Il faut apprendre à distinguer nos besoins réels de ce que nous croyons être des besoins réels. Il faut analyser ce qui a une incidence sur les autres et faire des choix en fonction, sachant qu’il faudra les assumer. Ça a l’air bien moins facile en lisant les choses écrites telles qu’elles sont. Et si ça vous semble facile, vous commettez une grave erreur.
Ce travail nécessite en réalité une réflexion profonde et une véritable analyse. N’espérez pas la faire en une journée, je parle en connaissance de cause. Et même après qu’on se dise « j’ai compris », nous sommes bien sûr encore capable de nous tromper. Notre attitude demande une réflexion quotidienne, c’est loin d’être simple, mais avec des efforts, les grands escaliers se montent doucement.
La seconde chose difficile, selon moi, je dirais que c’est d’apprendre à être ferme, à ne pas céder. Les gens insistent, et parfois… très lourdement. Ce qu’il faut pourtant bien comprendre, c’est que vous êtes dans votre droit. Avec le fait d’apprendre à être un peu égoïste, il faut également apprendre le je m’enfoutisme, afin de vous détacher de la réaction des autres. Vous avez le droit de ne voir personne parfois, de rester dans votre lit, ou de buller en pyjama devant la télé un dimanche après une semaine épuisante. Que les gens l’acceptent, le veuillent ou pas : Vous avez le droit de dire non.
Parfois on me dit « tu viens boire un café ? ». Bah non. J’ai bossé toute la semaine, je suis fatiguée, alors je me colle de l’huile d’argan dans les cheveux, un masque à l’argile rouge sur la tronche et je me colle devant Buffy Contre les Vampires. Et que ça fait du bien, après une semaine chargée !! Où est le mal ? Le café coulera de nouveau un autre jour. J’ai besoin de me reposer avant ma prochaine semaine, sinon je risque de ne pas être capable de la faire, ce qui n’est absolument pas sérieux, donc le café peut attendre. J’estime que les gens doivent comprendre que nous avons besoin de temps pour nous. De même que nous pouvons comprendre qu’ils ont aussi besoin de nous.
Pour finir….
On en revient toujours au Maître mot : L’équilibre. La chose la plus difficile à trouver et à maintenir, en réalité pour un humain, quel que soit le contexte, le sujet, le domaine.
L’égoïsme ne trouve son mauvais côté que dans le déséquilibre. Mais ma définition de ce dernier n’est donc pas si négative que celle véhiculée par beaucoup. Je m’efforce de toujours chercher l’équilibre, et je dois sans cesse réajuster. Vous devrez le faire aussi.