Penser librement, par soi-même. Voilà un sujet que je voulais évoquer depuis longtemps, mais je repoussais, me disant que d’autres articles devaient être écrits. Cependant, une énième publication Twittesque homophobe étant parvenue jusqu’à mes petits yeux dégoûtés, je me suis dit qu’il était temps.
C’est pourtant une chose que je m’acharne à prôner, ici et là. Il faut penser seul. Le soucis, c’est que c’est super sur le papier, mais en pratique, contrairement à ce qu’on pense, c’est d’une grande difficulté. Mais difficile n’a jamais voulu dire impossible.
Prenez le racisme, l’homophobie. Ces concepts de masse. Les religions modernes également. Attention, je ne fais pas d’amalgames, seul le concept de pensée de masse m’intéresse ici, et est le véritable objet de mes propos. Ce sont des pensées de masse donc, souvent dictées par d’autres. Y aurait-il autant de gens au sein de ces groupes prônant la même chose, si la pensée était à caractère individuel véritablement, si chacun pensait seul, faisait appel à sa propre logique ? Non. Pour une seule raison : Toutes les pensées de masse ne sont pas forcément vraies ni logiques. Et lorsqu’on fait véritablement appel à la logique et aux faits, on s’en rend compte.
Lorsque nous réfléchissons, nous sommes forcés de constater que le racisme, l’homophobie n’ont aucun fondements logiques. Concernant les religions, il suffit de réfléchir, d’être attentifs pour s’apercevoir de graves erreurs, d’illogismes, d’incohérences véritables et même monstrueuses, qui remettent en cause la théorie en totalité. Et si nous sommes réellement des gens qui pensons, réfléchissons, et obéissons à une véritable logique, à ne pas confondre avec celle que la mauvaise foi nous fera suivre, nous ne pouvons pas adhérer à un concept qui défie l’entendement. C’est de la malhonnêteté, envers nous. C’est se mentir. Et au final, mettre un frein à sa véritable évolution.
Il ne faut pas compter sur les penseurs.
Combien de fois il m’est arrivé de tomber sur une phrase, d’un grand homme certes (peu importe qui), que sa phrase soit une ânerie, et, sous le coup de la grandeur du personnage, de sa notoriété, voir les gens adhérer, en s’exclamant avec adoration. C’est un exemple parfait de ce qu’est une pensée de masse. Parce qu’un illustre homme l’a dit, parce que d’autres adhèrent, nous disons Amen. Ce n’est pas comme ça que ça doit fonctionner. Si nous entendons une phrase, peu importe qui l’a dite. Peu importe que la masse l’adopte. Il faut réfléchir à cette phrase, seul. Il faut faire appel à la logique, observer les faits, la réalité. Et si cette phrase ensuite nous apparaît erronée, suite à cette réflexion logique, ce n’est pas forcément nous qui avons tort. Le fait qu’un homme soit connu et ait fait de grandes choses ne fait pas de lui un homme parfait incapable de dire des conneries.
Il faut se remettre tout nu.
Ce que j’ai eu à faire moi même. Lorsque on a eu une religion, et même plusieurs dans mon cas, c’est difficile, de se remettre tout nu. Même sans religion d’ailleurs. Ce que j’entends par « se remettre tout nu », c’est voir toutes ses pensées inventées et véhiculées par d’autres comme des vêtements. Mais ce sont leurs vêtements. Il faut donc les retirer pour mettre nos vêtements. Et c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire. C’est très dur car bon nombre de pensées de masse sont ancrées dans nos cervelles, dans nos moeurs, et ce depuis des centaines, voir des milliers d’années. Elles apparaissent même comme des vérités, comme une normalité. Seulement, selon moi, les choses sont simples : La longévité d’une croyance n’en fait absolument pas la véracité. Des gens ont cru pendant longtemps que la Terre était plate. Ils avaient pourtant tort. Quand on me dit « ça se sait depuis la nuit des temps », ou encore le typique « ça a toujours été comme ça », pardon, mais je m’en fous. Complètement. Ça n’est et ne sera jamais, à mes yeux, un argument valable.
Il faut donc procéder comme suit (c’est ce que je fais moi) : Lorsque j’entends quelque chose, une vérité (en tout cas on vous dit que s’en est une), un concept ou autre, je me demande et cherche en premier lieu d’où ça vient. Qui ou quoi est à l’origine de ça. Ensuite, je cherche le fondement, les faits, la logique. Ça demande des efforts. Il faut se mettre de côté, complètement. Mettre ses propres vêtements passe d’abord par être nu, et ce point est très important. Il faudra donc peut être subir la tristesse d’une désillusion. Il faudra peut être accepter et endurer qu’une partie de votre monde s’écroule. Il faut, en fait, accepter d’avoir tort.
Si, c’est bien d’avoir tort.
Beaucoup de gens ont du mal avec le fait d’avoir tort. Ils ne le supportent pas. Leur égo en prend un coup et ils se sentent vexés. Il faut se détacher de ces sentiments erronés. Personnellement, depuis que je suis heureuse d’avoir tort, je vais beaucoup mieux !
Il ne faut pas voir le fait d’avoir tort comme quelque chose de négatif. Parce que ce n’est pas une réalité. Avoir tort n’est qu’une seule chose : L’opportunité d’avancer correctement. Avoir tort, c’est apprendre. Depuis que je vois les choses comme ça, je ne comprends plus comment le fait d’avoir tort a pu blesser mon égo autrefois. Parce qu’après cette réflexion sur ma propre réaction, j’ai compris son origine et son illogisme. Je pense que cet exemple illustre assez bien cet article. Il n’y a pas de logique dans le fait que l’égo soit blessé quand on a tort, puisque le résultat ne peut être que positif, l’enseignement se faisant toujours au final. Sans oublier qu’avoir tort, puisqu’on apprend de ses erreurs… ça permet de finir par avoir raison, au lieu de rester dans ses âneries. Alors pourquoi le voir de travers, puisqu’au final, l’égo n’est pas véritablement maltraité, mais au contraire, est nourri avec une nourriture saine, ce qui le rend bien moins détestable ?
Lorsqu’on à tort, le monde peut avoir l’air de s’écrouler sur le moment et c’est douloureux. Mais il faut retenir une chose. Lorsqu’il s’agit de pensées ou de convictions, elles ne peuvent s’écrouler que pour une seule raison : Elles n’étaient pas solides. Et si nous avons mal, c’est parce que nous avons commis l’erreur d’adhérer sans véritablement réfléchir, seul. Là encore, aussi dur que ce soit, ce n’est pas négatif. Réfléchir permettra de tout renconstruire, sur de vraies bases cette fois ci. Reconstruire en laissant les vérités au rang de croyances. Reconstruire en ne s’attachant pas aux vérités criées et vénérées par d’autres. Reconstruire en étant sans cesse ouvert au changement, d’optique, et de possibilités. Et le monde ne s’écroulera plus. Le mien ne s’écroule plus.
Se mettre tout nu, c’est l’assurance d’être mieux habillé pour l’hiver.
Pour finir….
Penser seul, c’est dur. Des tas de choses de nos jours sont ancrées si profondément qu’elles sont à peine perceptibles. Mais je pense sincèrement que si beaucoup faisaient l’effort, le racisme, l’homophobie et autres atrocités seraient bien moins envahissantes. Tout comme on arrêterait de s’extasier bêtement (oui, bêtement, au final) devant des phrases toutes faites.
Vous avez bien entendu le droit de ne pas être d’accord avec moi.
Il faut aussi tenir compte d’une chose lorsqu’on me lit. Je tiens à apporter cette précision, puisqu’il a été question de religion plus haut. Je ne suis pas une fan des religions modernes, on s’en rend compte. Pour être franche… Je les déteste même cordialement.
Cependant, j’ai le plus grand respect pour les croyants en un Dieu unique. Je suis capable de faire la différence entre un croyant, et la religion elle même. Le croyant a ses raisons que j’ignore. Je ne crois pas en un Dieu unique, nous ne serons jamais d’accord sur ce point, certes. Mais j’y ai cru, autrefois. Alors je comprends, parce que je me souviens. Je ne le renie pas, parce que c’est une douleur qui m’a fait grandir. Ne pas être d’accord n’a jamais empêché le respect et la tolérance. « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ». Pour moi, c’est très important, je dirais même sacré. C’est un principe fondamental dans ma vie, et je me bats chaque jour pour le respecter au mieux, malgré mes défauts. Ainsi, lorsque je dis ne pas aimer l’église, je n’afficherais pas pour autant du mépris pour vos croyances, parce qu’à mes yeux, ma liberté s’arrête au fait de ne pas être d’accord. Si j’avais des propos détestables, j’estimerais outrepasser mes droits et piétiner les vôtres, qui sont d’avoir le droit de croire en paix. Ne vous sentez donc pas offensé par ce désaccord : Ça n’a rien à voir avec vous, je sais faire la différence. Même si nous ne sommes pas d’accord, je saurais apprécier la personne que vous êtes, je le fais déjà pour beaucoup.