La prétention et la confiance en soi. Deux choses bien distinctes et pourtant, elles sont immensément confondues. Et l’analyse des deux met en lumière des choses pas très évidentes à affronter, mais il est pourtant nécessaire de le faire pour notre avancée. 

La prétention : Définition.

La prétention. Il nous est tous arrivé d’en faire la démonstration. Elle fait partie des sentiments humains classiques. Cependant, ceux qui sont accusés d’en faire usage ne sont, en réalité, pas tous des prétentieux, loin de là.

Qu’est-ce que la prétention ?  Notre ami Larousse dit :

« Attitude de quelqu’un fondée sur une opinion trop avantageuse qu’il a de lui-même : Il a répondu sur un ton plein de prétention« .
Concernant le prétentieux : « Qui estime, par vanité, avoir une certaine supériorité, qui cherche à se mettre en valeur pour des qualités qu’il n’a pas« .

La confiance en soi : Définition.

Puisque le Larousse ne donne pas la définition de la confiance en soi, permettez-moi de vous en donner une, que vous pouvez bien entendu vérifier.

Il s’agit simplement, tout d’abord, de se connaître, ce qui n’est pas, contrairement aux idées reçues, une mince affaire. Il s’agit de croire en soi, en son potentiel, en ses capacités, qu’elles quelles soient : sa capacité d’apprendre, de comprendre, d’appliquer, son potentiel de réussite. Il ne s’agit pas ici de se voir avec exagération. Le fait, de justement se connaître, après avoir fait bien entendu, une analyse réellement objective de soi, empêche ce penchant, de déborder. 

Quelques explications avant d’aller plus loin :

Il est bien plus ardu d’avoir confiance en soi, que d’être prétentieux. La prétention, c’est immensément facile. Elle n’est au final qu’un mensonge qu’on raconte aux autres, mais surtout à soi, en s’enveloppant dedans comme dans un plaid bien chaud un soir d’hiver. Au point d’en devenir agressif. Méchant, odieux. On y est bien à l’abri, dans ce plaid, à l’abri d’un froid qu’on s’imagine découvrir si on l’enlève. Alors qu’une analyse objective de soi, ce travail parfois si long et si douloureux, permet en réalité de ne plus jamais avoir besoin de s’envelopper dans un mensonge à l’apparence douce, mais au final dévastateur, puisque jamais on ne part à la rencontre de soi, ni ne se trouve. La confiance en soi n’arrivera donc jamais.

La prétention : Un manque potentiel de confiance en soi.

La prétention, est selon moi, un signe assez clair de manque de confiance en soi. Si la dévalorisation, donc le fait de ne pas oser faire quoi que ce soit par peur du rejet, du jugement des autres et qu’au final, s’aplatir sans jamais ouvrir la bouche trop fort est une conséquence, un symptôme de l’absence de confiance en soi, la survalorisation, la prétention, son contraire, l’est aussi. Lorsqu’on a confiance en soi, on ne se dévalorise certes pas, mais on ne ressent pas non plus le besoin de se survaloriser, que ce soit au mépris des autres ou non. 

La confiance en soi, c’est la conscience de son être de façon objective et son acceptation. La conscience de ce que sont les choses et leur acceptation. C’est le calme de l’esprit. De l’estime de soi, découle la confiance en soi. L’estime de soi prend parfois quelques claques en cas d’échecs. Cependant, la conscience de ce qu’est l’échec de façon véritable, et donc si une réflexion est faite sur le sujet, laissera l’échec à sa vraie place : Une chute, mais en aucun cas la fin de tout, si on se relève et apprend de ladite chute. La confiance en soi n’en sera donc pas affectée.

L’excès de confiance en soi, est aussi un problème. Car là, on passe à un autre stade. On touche à la fameuse prétention, qui elle, est un déséquilibre. Si la confiance en soi est la conscience de soi et uniquement ça, un déséquilibre peut donc finir par tout briser. Il est donc important de faire une analyse objective de soi, et de ne pas se laisser déborder.  

Et si on passait à la démonstration ?

Maintenant que les deux définitions sont données, je vais en venir à cette confusion mentionnée plus haut : Accuser, à tort, une personne de prétention. Mes petits personnages sont avec moi. Je vais prendre le sujet qui me touche le plus : La culture.

Roger lit beaucoup. Il aime la culture, s’intéresse à tout et est heureux, à éveiller sans cesse son esprit. Par voie de conséquences, Roger accumule des connaissances. Et lors de conversations, de façon tout à fait naturelle, il va en faire usage. 
Marcel lui, pense que puisque la télé est là, ma foi, à quoi bon lire des livres. Il n’est pas très courageux. Les efforts, c’est pas son truc.
Et qu’il est chiant et prétentieux ce Roger, à étaler sa science. Faut toujours qu’il ramène des mots à rallonge, qu’on ne comprend pas. Faut toujours qu’il rabaisse tout le monde, à dire qu’il sait des choses, comme si on était des gamins attardés.

Roger n’est pas prétentieux. Il est juste cultivé et à confiance en lui. Il est à l’aise avec son savoir et sa réussite, qu’il sait mériter, sans exagération. C’est une simple conscience des choses. Il sait les efforts qu’il fournit pour devenir meilleur, pour nourrir son esprit, essayer de trouver des réponses à toutes ces questions qu’ils se pose, sur l’existence, ou sur le reste. Il lit, travaille, réfléchit, cherche, comprend, expérimente, applique.
Marcel, qui lui est un partisan du moindre effort, va trouver simplement préférable, et surtout bien plus simple, facile, de le dénigrer, de balancer que c’est un prétentieux, que d’admettre que sa culture n’égale pas celle de Roger, et qu’il n’a, en réalité, pas la moindre intention d’arranger les choses. 

La confusion entre prétention et confiance en soi.

Taxer quelqu’un de cultivé ou qui réussit, de prétention, est très courant. Parce qu’il est justement immensément répandu, banal, de ne faire aucun distinguo entre la vraie prétention, et la simple confiance en soi, qui elle, n’a rien de mauvais, mais est au contraire très saine, lorsqu’elle est équilibrée.
Ce sont pourtant deux choses qui n’ont absolument pas de raisons d’être confondues, puisqu’elles ne sont pas la même chose.
Mais la mauvaise foi les a réunis à un point tel, que la différence ne se voit plus. Quelqu’un de cultivé, qui va partager son savoir, qui va avoir confiance en lui sera souvent accusé de prétention. Et à côté, on dit aux gens, « il faut avoir confiance en toi », mais on ne manquera pas de l’accuser de prétention lorsqu’il se sentira un peu mieux et commencera à s’affirmer.

La réflexion, qui permet d’en finir avec la confusion et le rejet.

La réflexion, permet là encore, de faire ce distinguo, et de cesser donc de voir de travers, et même de maltraiter des gens qui ne font rien de mal. Peu importe les raisons qui font qu’ils ont confiance en eux, que ce soit des gens bien ou non, qu’on les aime ou non. Il ne s’agit pas de prétention, il y a une vraie différence, point. Ne pas aimer quelqu’un n’est pas une raison valable pour lui retirer ce qu’il est et le dénigrer bêtement.

L’amour de la culture, la connaissance, le savoir ne devraient pas être vues comme des moyens d’écraser les autres. Les choses vont très loin, car il est même devenu courant, aujourd’hui, d’insulter les gens cultivés. « Intello », c’est aujourd’hui une insulte dans la bouche de beaucoup. Tout ça devrait pourtant être vu comme des opportunités, des chances formidables. Il est en réalité, exceptionnel que nous ayons accès à tout ça. Nous sommes, sur Terre, les seuls animaux à avoir la chance de pouvoir profiter de ça. Et c’est vu comme quelque chose d’ennuyeux. De chiant. Une arme. S’en est une, d’ailleurs. La culture est pour moi une arme de construction contre la destruction. Bien sûr on l’utilise à mauvais escient car c’est quelque chose de tout à fait faisable, comme toute arme, elle peut servir à sauver comme à tuer. Mais j’aime la voir comme étant merveilleusement positive, parce qu’elle l’est. 

Les gens ne peuvent pas, sous prétexte de manque de courage ou d’intérêt, accuser quelqu’un d’être ce qu’il n’est pas, alors que le problème vient d’eux. Et qu’il soit assumé ou non n’est en rien le problème des autres, c’est le leur. 
Je suis lucide, le dire ici et ailleurs n’empêchera personne de continuer d’accuser à tort un être confiant en lui même de prétention. Mais si ma petite goutte dans ce vaste océan peut permettre à quelques uns de comprendre ce distinguo, alors ça en valait la peine. Je suis sûre que des gens sont capables de comprendre et c’est à eux que je m’adresse. Une compréhension quelque part vaut mieux que pas du tout.

Ce distinguo n’est pas fait, soit parce que c’est bien plus doux à vivre de façon tout à fait volontaire et assez détestable (je ne sais pas et je veux pas savoir de toute façon c’est un con, emballé c’est pesé), soit parce que les choses n’ont pas été assez creusées, sans forcément l’avoir fait exprès.

Car il ne faut, selon moi, pas forcément accuser non plus tout le monde d’être un méchant qui ne veut pas réfléchir. Chaque chose en son temps. Certaines réflexions se font parfois sur le tard, pour X ou Y raisons. Si nous comprenions tous tout en même temps ce serait magique, mais la vie n’est pas faite ainsi. Elle est un long chemin, chaque personne le parcourt de façon différente. Il y a ceux qui réfléchissent, et ceux qui ne le font jamais. Pour des raisons distinctes.

Concernant ce sujet, mon article sur l’évolution spirituelle pourrait vous intéresser.

Pour finir….

Mon but ici, était simplement d’expliquer la différence entre un prétentieux et quelqu’un de confiant en lui même. Et que réfléchir, se remettre en question, permet de stopper ces accusations injustes.
Une personne ne devrait jamais avoir à souffrir de son amour de la culture, de sa réussite méritée, ni de vouloir le partager. Jamais.
Et si vous tombez sur un vrai prétentieux qui ne veut rien entendre, qu’il soit cultivé ou non (car les deux ne sont pas incompatibles) ma foi, dites vous que c’est bien dommage pour lui de ne pas arriver à dépasser ça, souhaitez lui d’y parvenir et passez à autre chose.

Passez à autre chose parce que je vais vous dire quelque chose que je dis toujours, et depuis de nombreuses années : La mauvaise foi est le pire des remparts. Celui là, vous ne le passerez pas.
Alors ne vous ruinez pas, ça n’en vaut pas la peine. Vous serez juste usé jusqu’à la corde pour un résultat inexistant, si ce n’est la perte de vos nerfs et de votre moral. Ayez conscience d’un fait sûr, vous croiserez d’autres gens comme vous sur votre route, qui voudront savoir et partager comme vous, et qui eux, ne feront qu’avoir simplement confiance en eux.

Laisser un commentaire