L’article que j’avais oublié, et promis il y a pourtant plusieurs mois. Le fait de repartager l’article sur le fait de penser seul et librement m’a fait me souvenir de mon engagement. Mille pardons.

Tout d’abord, qu’est-ce que la logique ?

La logique est l’étude de l’inférence, et l’inférence est le mouvement de la pensée, allant des principes à la conclusion (Ici et ici).
Mon copain Larousse dit aussi :

Conforme au bon sens, rationnel. Et : Qui résulte de la nature même des choses.

Tout le monde pense qu’être logique est quelque chose de simple. En réalité, c’est une chose qui demande de nombreux efforts, car nos cerveaux nous font parfois des petites blagounettes directement en lien avec la facilité. Ça n’a rien de grave, il suffit simplement de se forcer un peu au quotidien, se pousser un peu pour lutter contre ces petits pièges de notre cerveau. 
Il existe bien évidemment les cas clairement établis de mauvaise foi, mais là, c’est un autre problème que celui de vouloir donner le meilleur de soi et de devoir se battre contre soi-même.

Il y a donc, cette petite mauvaise foi qui ressort en une phrase simple et ma foi beaucoup trop répandue, dépourvue justement de logique :

– Chacun sa logique !

Non. Définitivement, non. Ça, ça n’existe tout simplement pas. La définition même de la logique réfute totalement cette pensée.

La logique ne laisse pas de place à l’opinion personnelle.

Comme dit plus haut, la logique résulte de la nature même des choses, elle est le bon sens. La logique, c’est l’étude des faits et non des pensées subjectives, la conclusion juste qui en découle, de façon rationnelle et objective. Il ne peut donc pas y avoir de place pour les théories personnelles, qui doivent donc rester des théories personnelles, mais pas devenir des logiques, puisqu’elles n’en sont pas

La logique, c’est indémontable. C’est impersonnel. Elle n’est pas, par définition, subjective. Peu importe le sens dans lequel vous allez prendre les choses, si vous le faites avec recul, détachement et bonne foi, vous arrivez au même point, même si ce dernier ne vous plaît pas. A partir du moment où « une logique » est démontable, elle cesse d’être logique, puisqu’elle devient le contraire de sa définition. Elle ne peut donc pas être appelée « logique ». Elle doit être nommée avec plus d’exactitude « pensée », « avis », « opinion », où là, la subjectivité à sa place, et parce qu’il s’agit tout simplement de ça.

Non, malgré la répétition de cette phrase, sa généralisation, chacun n’a pas sa logique. Il y a la logique, et les gens qui ne le sont pas, soit parce que le raisonnement leur échappe, soit par mauvaise foi. Dire que chacun à sa logique en dépit de sa définition, ça en revient à dire que le chocolat est en réalité de la vanille. Oui, c’est aussi choquant que ça. A mes oreilles, ça sonne comme ça. Et ça sonne comme ça aux oreilles de tous les amoureux de la logique. 

Lorsqu’on entend « chacun sa logique », l’égo joue un rôle déterminant dans cette réaction. Il s’agit de refuser d’avoir tort, en réalité. Hors, avoir tort, comme je l’explique dans l’article consacré à ce sujet, ça n’est en aucun cas, dans les fait et justement de façon logique, quelque chose de négatif. Refuser de se tromper, refuser de l’admettre, c’est nier sa propre condition. Notre condition humaine nous impose l’erreur comme étant possible et même inévitable. La refuser de façon systématique n’est donc pas logique.

Comment fait-on pour être logique ?

Afin de devenir logique, de le rester, il faut faire un travail sur soi, et il commence par se remettre soi-même à sa place, faisant taire cet égo démesuré. Cette place, celle de l’humain qui se trompe et qui doit apprendre des autres.
Tout passe toujours par les autres. Même les sciences. Sans chercheurs, pas de théories, pas de vérités, pas de logique établie, pas de connaissances. 

La façon dont je procède dans mes réflexions va peut être vous sembler curieuse. Elle peut sembler étrange car au prime abord, ça ne semble justement pas logique, mais ça, c’est les petites blagounettes que nous font justement nos petits cerveaux. 

La petite confidence. Ma façon de fonctionner, celle que je vais vous exposer, n’avait pas de raisons d’être très honorables. J’ai un sale caractère et tout ce que je voulais, c’était démontrer que les autres avaient tort, par principe et par vacherie. J’avais un égo démesuré et je ne supportais pas d’avoir tort. Je ne savais pas que j’avais raison de procéder ainsi, jusqu’à ce que je l’apprenne. Ma façon d’agir aujourd’hui à bien évidemment changée. Aujourd’hui je procède de cette façon dans un but unique de réflexion, avoir tort à la fin ne me pose plus le moindre problème, bien au contraire, je sais désormais m’en réjouir.

Quelques exemples concrets :

Le réflexe que nous avons tous, lorsqu’on nous expose quelque chose, c’est d’en chercher la confirmation. Jusque là, tout va bien, dans le fond. On cherche à comprendre et à savoir si notre vision des choses est juste. Le problème est qu’on va souvent chercher dans ce sens là, celui qui va nous donner raison, qui va confirmer ce qu’on pense. Sauf qu’en réalité, ça ne confirme rien du tout forcément, ça ne fait qu’aller dans notre sens mais ça ne va pas forcément démontrer qu’on est logique, ça va juste démontrer ce qu’on pense.
Ce qui est plutôt logique en réalité, c’est de chercher les failles. De chercher ce qui ne va pas. Par exemple, lorsque quelqu’un, en ésotérisme, donne une méthode de purification ou autre, je vais la tester, pour voir où se trouve le problème. Pas en pensant que la personne est nulle, puisque ce n’est pas elle que je cherche à remettre en question mais la méthode, avec pour but de simplement comprendre, parce que je refuse d’avaler ce qu’on me donne sous prétexte que c’est vendu avec des caisses d’éloges. Ce que je vais chercher en priorité, c’est où ça ne va pas. Si je trouve une faille, je creuse pour comprendre.

Pour rester sur cet exemple, il est dit qu’un bâton d’encens peut purifier une pièce. J’ai essayé, en me disant non pas que ça allait purifier, mais pour voir si ça marchait vraiment. Pour ne sentir aucun changement dans la pièce. J’ai même refais ce test, des dizaines de fois, et même avec des encens différents. Je finissais presque par penser que j’étais demeurée, tellement je n’arrivais à rien de ce qui était dit partout. Et lorsqu’on pousse les recherches, qu’on lit, on apprend qu’il n’y a tellement presque pas de résine naturelle nécessaire à la purification dans un bâton, qu’il n’est pas surprenant que la purification ne se fasse pas. 
Vous voyez ?

Une théorie, même très véhiculée par la masse –> Un test pour vraiment comprendre (même plusieurs, si il faut)–> La logique indémontable qui en découle, par le biais de l’étude des faits, croyances et opinions mises à part.

Un autre exemple, très grossier celui-là  : Une personne raciste ne peut pas comprendre l’illogisme du racisme si elle ne côtoie que du racisme. Si elle cherche à comprendre mais reste dans ce qui va dans son sens, ça ira forcément toujours dans son sens, puisqu’elle baigne dans tout ce qui lui explique qu’elle a raison.
Mais elle n’aura pas un raisonnement logique pour autant. Pour avoir un accès à la logique, il faudrait donc qu’elle écoute les raisonnements qui expliquent que ça n’a aucun fondement et le démontrent. Il faudrait qu’elle cherche donc à démonter sa pensée. Encore une fois, c’est grossier, mais c’est une illustration du phénomène de pensée qui n’aide pas. Aller dans le sens n’aide pas véritablement, il faut aller à contre courant.

Il ne faut pas chercher à aller dans notre sens au risque de surtout se brosser dans le sens du poil inconsciemment ou non, sachant de surcroît que ce que nous allons trouver ne prouvera pas forcément quelque chose. Il faut au contraire se bousculer, aller dans l’autre sens, quitte à être déçu. Chercher les failles, à démonter une théorie, permet justement d’être plus réceptif à ce qui peut poser problème, puisque nous dirigeons notre attention dessus. Si on ne trouve pas de failles dans le raisonnement, la théorie, alors on peut en déduire qu’il s’agit de logique. Ça demande qu’on y passe du temps, qu’on réfléchisse longuement, de creuser véritablement. 

Observer et analyser. L’esprit critique !

C’est valable même pour le plus banal des raisonnement, la plus banale pensée. C’est comme ça qu’on fini par s’apercevoir que bons nombres de penseurs ont dit des âneries, mais que la foule continue de les véhiculer, juste parce qu’il s’agit d’un illustre personnage. Hors, la logique veut que cet illustre personnage, peu importe de qui il s’agit, ait la capacité de se tromper étant humain. Donc non, on ne répète pas, n’encense pas, juste après avoir entendu ou lu. On cherche à démonter d’abord.
Je suis, par exemple, une adoratrice de Victor Hugo, pourtant, il a parfois dit des âneries. Ça ne fait pas de lui un imbécile, juste un humain qui pouvait se tromper, comme moi, comme vous. Et lorsqu’on est logique, on le garde à l’esprit. 

Au bout d’un moment, on devient plus logique de façon assez naturelle. Le fonctionnement en lui même devient naturel. Aujourd’hui, je cherche systématiquement à tout démonter. Dit comme ça, je conçois qu’on puisse avoir l’image de moi d’une camionneuse gueularde, et c’est pas tout à fait faux, si ce n’est que je n’ai pas le physique d’une camionneuse. Je comprends que ça puisse sembler très dur. 
Mais mon but n’est tout simplement pas d’entendre ce que je veux entendre. Mon but est de savoir, d’apprendre, d’acquérir des connaissances. Non pas des connaissances erronées qui vont me flatter ou me soulager, et qui d’ailleurs à mes yeux et même de façon logique ne sont en aucun cas des connaissances, mais de vraies connaissances qui vont me permettre d’évoluer, en tant que personne, et spirituellement. Et ça n’a rien de facile. Mais c’est terriblement enrichissant, en revanche.

Pour finir…

Il faut également le faire pour de bonnes raisons, des raisons saines. La façon dont j’ai démarré, en lien direct avec mon égo, ça n’est pas à faire, même si le principe en lui même était juste, les raisons ne l’étaient pas. Il faut le faire dans le but de grandir véritablement et d’aider les autres à grandir aussi. 

Je conseille à tout le monde finalement, de partir à la recherche de La Logique. Parce que finalement, c’est la meilleure façon de prendre soin de nous. 

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