Il arrive que nous soyons perdus. Je pense, en toute sincérité, qu’il n’existe pas une personne qui un jour, n’a pas douté d’être sur le bon chemin, celui qui lui correspond. Puisque je l’ai moi-même vécu, et il y a encore peu de temps, je vais tout simplement expliquer comment j’ai réussi à faire un retour sur moi, en quelques jours, en espérant que ça aidera un certain nombre d’entre vous.
Ce qu’on ressent lorsqu’on est perdu est assez difficile à vivre. Ne pas savoir pour quoi nous sommes fait, ce que nous voulons vraiment pour nous même, en douter, ne pas savoir finalement, qui nous sommes en totalité.
C’est une sensation qui peut toucher plusieurs parties de notre vie, mais ici, je vais parler de la sphère du travail. Même si ça ne touche qu’une partie de nous, c’est tout notre être qui se retrouve être malmené. Un morceau de soi qui manque, et tout est si fragilisé que nous pouvons presque avoir la sensation que tout va mal, potentiellement même que tout est fichu. Si en temps normal notre estime de soi est malmenée, c’est encore pire dans ces moments là.
Il est, pour commencer, très important de retrouver du calme. Aucune réflexion véritable ne peut se faire dans le vacarme assourdissant provoqué par la peur, la panique, le doute. Il est important de comprendre que pour répondre à vos questions, il faut stopper le mécanisme provoqué par ces sentiments, qui, lorsqu’ils sont trop forts, provoquent un état d’esprit négatif qui ne vous aidera pas. Ainsi, une personne en proie à ses sentiments trop forts, se verra certainement comme étant incapable de trouver une solution. Son estime de soi étant déjà parfois malmenée à l’origine, elle se verra même certainement comme étant incapable de faire bien des choses, de toute façon.
Ce qu’il faut c’est… Vous retrouver. Vous, avec vous même. Ça a l’air compliqué, mais ça ne l’est pas tant que ça. J’en arrive à ma petite méthode, ce qu’elle contient.
Vous retrouver : Commencer par retrouver le calme extérieur et intérieur.
Je me suis coupée de presque tout. Internet, télévision, gens, du bruit extérieur. Je ne parlais qu’à mes très proches, peut être une fois par jour, et encore, pas de façon systématique. Le calme extérieur est indispensable pour le calme intérieur.
Pour retrouver le calme intérieur, il ne faut pas laisser à quoi ou qui que ce soit la possibilité de perturber le processus que vous essayez d’établir. C’est une sorte d’isolement pour se retrouver en tête à tête avec vous même, afin de vous mettre devant un miroir, en toute objectivité, sans que des sentiments négatifs ne viennent parasiter ce tête à tête. Il faut donc éviter tout énervement, toute négativité.
Ça signifie : Au revoir Facebook, Twitter et j’en passe, où les gens évacuent leur frustrations et passent leurs nerfs par statuts ou sur les autres en commentaires, parfois dans une violence verbale/écrite inouïe.
Il faut finalement un presque isolement, ou un isolement total, si vous préférez. Personnellement, je n’ai pas ressenti le besoin de me couper en totalité, mais simplement de mettre les distances qui me semblaient efficaces. C’est à vous de voir où se trouve votre besoin en matière de calme, s’il nécessite un isolement total ou non.
Il faut se dire « du calme ». Se dire que toutes ces pensées négatives sur vous même ne sont pas de bons guides et encore moins réalistes. Elles sont là parce que vous êtes tristes, perdus. Une balade en forêt, au bord d’un lac, vous asseoir cool à une terrasse… En vous disant « Aller, on reprend tout de zéro, zen ». Le détachement, la neutralité de vos émotions et pensées est très important. Prenez le temps, rien ne presse. Personne ne mourra en attendant, vous non plus. Respirez.
L’écriture : Un merveilleux moyen de vous retrouver.
Un calepin, un cahier, des feuilles, un bloc notes…. Choisissez ce que vous voulez comme support. Personnellement, j’ai un calepin. Mais j’ai aussi des calepins plus gros, des carnets dirons-nous, où je couche d’autre chose.
Ce calepin m’accompagne partout, ici, dans un bar. Il est fréquent que j’aille me poser dans des bars et autres Brioche Dorée. J’aime ce sentiment particulier. Je suis avec ma musique dans les oreilles, ma boisson, parfois quelque chose à grignoter. Et j’écris. Je regarde parfois la foule sans être baignée dans son vacarme. Les gens, les gestes, les expressions, les attitudes. Être dans le monde, sans y être. Votre bulle, dans la bulle. C’est un sentiment assez doux, parce que même si vous êtes dans la gigantesque bulle où sont tous les autres, vous restez dans la votre, finalement.
Quoi écrire, dans le calepin ?
Mes calepins, pardonnez-moi cette grossièreté, sont un bordel incommensurable. Je ne cherche absolument pas à être organisée dans l’écriture, car c’est le meilleur moyen de me perturber ou de m’énerver dans ces moments là.
Rappelez-vous : Il faut retrouver et privilégier le calme. J’ai juste besoin de coucher les mots et d’y réfléchir. Il y a des gribouillis, des ratures, des fautes dont je me fous, des raccourcis, des symboles, des dessins tout laids, j’écris bien ou mal. Ce n’est pas ça l’important. L’important, c’est cette phase de réflexion profonde. Ce sont les mots que vous couchez, qui eux, sont vraiment d’une importance capitale, car ils sont vos réponses, de vous à vous. La porte de sortie de cette pièce qui vous met mal à l’aise.
Ainsi, dans ce calepin, j’y ai fait des listes. L’estime de moi-même, même si ça peut sembler curieux, c’est un travail difficile. Je ne suis pas issue d’un contexte où j’ai été valorisée, je dois donc réapprendre, au quotidien, et ce depuis des années, à me voir dans un vrai miroir et non dans le miroir déformant devant lequel on m’a collé par méchanceté et jalousie.
Ces listes, ce sont mes qualités et défauts, ce que je veux et ne veux pas, ce que je sais faire ou non, ce dont je me sens capable ou non, ce que je supporte ou non, ce pourquoi je suis douée ou non, mes atouts et ceux que je n’ai pas, ce qui me passionne ou me répugne. J’y couche des idées également, des sortes de fantasmes, des potentialités.
Par exemple : Il était fréquent que je dise que j’allais tout plaquer pour ouvrir un bar metal, que ce serait cool. J’ai couché ça sur mon calepin, pour creuser. Je dois vraiment ouvrir un bar ? Sauf que pour fréquenter les bars… Non.
Entre les rebelles de la mort qui tue qui crachent sur un système qu’ils entretiennent pourtant en buvant du matin au soir, les saouls qui voudront me tripoter et ne seront même pas corrects verbalement… Non. Le bar, ce n’est pas pour moi. Je n’ai tellement pas la personnalité pour ça, je ne pourrais pas gérer ça. Mais si je ne l’avait pas couché dans mon calepin pour vraiment y réfléchir et me regarder en face, j’aurais pu continuer de douter, de le voir comme un fantasme de l’ordre du possible. En le couchant, j’y ai mis un terme.
Écrire tout ça peut sembler absurde mais ça ne l’est pas. J’ai souvenir d’avoir écrit mes qualités, ou du moins celles qu’on m’attribue. Le fait de les écrire m’a fait prendre conscience que je les possédais. J’ai éprouvé la même chose face à mes capacités, non pas psychiques, mais intellectuelles, ou manuelles.
C’est une prise de conscience de soi. Et c’est important à faire. Vous devez vous voir de nouveau tel que vous êtes, et non pas ce que les sentiments négatifs vous font penser que vous êtes. Car ces deux versions de vous n’ont rien en commun. D’où l’importance de retrouver du calme, de couper les vannes face à la négativité sous toutes ses formes.
J’ai eu la sensation de découvrir des forces, que j’ai perçu comme des petits pouvoirs. Vous reprenez les rênes. Ça peut prendre du temps, plusieurs jours, semaines ou mois. Mais il est important de dresser un véritable portrait de vous même, en vous basant sur le calme, sur vous, mais surtout pas sur ce que les autres vous ont dit que vous étiez. C’est à vous de prendre conscience de qui vous êtes, pas aux autres de vous le dire. Certains voudront peut être vous aider, mais ils ne le feront pas forcément s’ils se trompent. Hors vous, si vous faites ce travail sérieusement, sur le long terme, plusieurs fois même si vous voulez…. Il arrivera, ce jour où vous saurez exactement qui vous êtes.
Pour vous retrouver : L’importance de vos souvenirs.
Il y a eu un moment où vous saviez, ce que vous étiez, vouliez être. Vous l’avez simplement oublié, occulté. L’écriture sert à ça, à coucher aussi vos souvenirs, à coucher ce que vous parvenez à faire remonter de vos tripes. Vous y parvenez en notant ce pour quoi vous êtes doué, vos capacités, ce qui vous passionne réellement. Ce sont ces détails qui font revenir ces souvenirs enfouis. Il vous faut vous poser des questions, face à ce que vous couchez dans vos cahiers.
- De quoi vous rêviez, avant toute cette gêne, il y a peut-être quelques années ?
- C’est quoi ce rêve, qui fait si peur, dont vous doutez d’être capable de le réaliser ?
- Ce rêve que vous n’osez pas réaliser, par peur d’échouer, par peur du regard/jugement des autres ?
- Quel est ce truc auquel vous pensez sans cesse, et qui provoque cette tristesse parce que ce n’est pas votre vie ?
- C’est quoi ce truc qui vous passionne, et qui est finalement présent autrement, et tout le temps ?
Un exemple : Les auteurs potentiels qui ont peur de se lancer et qui refoulent ce désir profond ont un blog, voire plusieurs , ou/et des cahiers, bref ils écrivent parce que ça les dépassent, mais pas comme ils le voudraient vraiment dans le fond…. (coucou Angellyca !).
Souvenez vous de ce qui vous fait rêver. Souvenez vous de ce qui vous a toujours parlé, de ce que vous n’avez jamais pu chasser.
Stop au sentiment de médiocrité !
La médiocrité. Celle que vous vous collez injustement sur le dos. Nous sommes tous capables de quelque chose. Même si ce quelque chose consiste à être la super vendeuse du coin. Qu’est-ce que ça peut faire ? L’important, ce n’est pas « de quoi ça à l’air », c’est « ce que c’est pour vous ». Si votre truc c’est d’être ultra cool de façon très sincère avec la fille qui vient acheter un foulard au point que vous allez égayer sa journée, et que vous ça vous comble de bonheur, ça compte. Ne sous-estimez pas ça.
Tout le monde n’est pas et ne peut pas être un artiste, un chef d’entreprise. Mais ça ne veut pas dire que ce que vous faites n’est pas digne d’intérêt ou n’a pas de valeur ni d’importance.
Il faut accepter que vous êtes capable de quelque chose, et très certainement de réaliser votre rêve. Ne vous regardez plus avec médiocrité. Regardez vos possibilités et trouvez le moyen de vous épanouir avec. Acceptez que vous êtes mieux que l’image que vous avez de vous. Acceptez que tout ce que vous avez trouvé de bien et que vous avez écrit, c’est vous, pas le voisin.
Une fois que ce retour sur vous même au calme est effectué, que vous vous êtes retrouvés et que vous savez où vous voulez aller…. Il faut foncer dans le tas. Je vais parler de mon propre cas, je pense que c’est comme ça que je parviendrai le mieux à me faire comprendre.
Un petit bout de ma vie….
J’ai toujours voulu devenir auteur. Je me suis menti très longtemps en prétendant parfois l’inverse, en le refoulant. C’est une forme de mensonge pour moi, que de refouler. C’est un mensonge, de soi à soi. Il a fallu que je fasse ce travail, que je retrouve du calme, que je couche quantité de mots. Il a fallu que j’identifie ma peur. Pour vaincre une peur, il faut impérativement l’identifier, la disséquer, la comprendre.
Écrire ce livre ésotérique, qui est d’ailleurs bien entamé à l’heure actuelle (mais est aussi rédigé avec une lenteur redoutable), ne me fait pas peur du tout. Je ne me préoccupe même pas de son accueil. Je ne me préoccupe pas des maisons d’édition, je ne suis même pas certaine d’ailleurs de faire appel à elles. Ce que j’en ai vu m’a bien trop écœurée. Je ferai uniquement ce que je veux au final, de toute façon, donc je n’ai pas à m’inquiéter. Il y a un détachement avec ce livre qui s’explique assez bien : Ma place en tant qu’auteur n’est pas véritablement là.
Ma place en tant qu’auteur se trouve dans les histoires que j’ai dans le coin de ma tête. Là, j’ai peur. Là, je me préoccupe de l’accueil. Et j’essaie justement, au quotidien de travailler dessus pour finir par m’en foutre gaiement.
Je ne m’arrêterai probablement pas à un seul livre ésotérique, pourtant. Je l’écrit pour moi, pour aider ceux qui en auront besoin. Ce sera le cas pour les autres. Ce livre, il est ma première expérience, celle dont j’ai besoin pour être à l’aise, pour me trouver en tant qu’auteur. Il est une partie de ma vie d’auteur avec laquelle je suis plus à l’aise et tranquille.
La clé est là. Écrire pour soi. En gros égoïste. Ne pas s’intéresser aux réactions potentielles, puisque de toute façon personne ne le lit encore. Et vous n’êtes pas obligé de le faire lire finalement. Donc la peur des réaction ne sert à rien, à part à ralentir. L’écrire en se faisant plaisir, pour soi en tout premier lieu, et si à la fin de travail nous éprouvons une fierté au point de vouloir que les autres le lisent, alors il faut le publier.
J’écris donc pour moi, comme je le sens, je travaille uniquement comme ça. Et ma foi… Je verrai à la fin. Je fais un travail sur moi pour appliquer ça sur mes histoires. Ce n’est pas simple, car j’ai longtemps associé ces histoires à la peur, au blocage, au doute de mes capacités, aux autres. Stopper ce mécanisme n’est pas si évident. Mais j’y arriverai, j’avance à pas de souris, mais j’avance. Il faut que je parvienne à voir mes histoires comme ce livre ésotérique qui ne m’impressionne en rien, ce livre que je vois d’un autre oeil qui est finalement le bon.
Il faut se lancer, travailler pour faire disparaître ces barrages qui sont devenus des mécanismes, des automatismes même.
Pour finir….
Être perdu, ça arrive. Et ça arrive même plusieurs fois dans une vie ! L’important est de retrouver du calme en soi et de faire un bilan objectif nous concernant. Pas de panique donc. Vous finirez forcément par vous retrouver.